Résumé

Les provinces canadiennes ont toutes adopté jusqu’à maintenant à peu près les mêmes approches dans leur politique climatique, mais aucune n’est aussi sévère que le Québec. Cette dernière présente cependant des incohérences flagrantes.

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L’économie québécoise génère de très faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) comparées à celles de d’autres territoires. Le Québec a par contre adopté les mesures les plus contraignantes de toutes les provinces afin de réduire les émissions futures.

Les Québécois et leur gouvernement ont exprimé beaucoup d’hostilité pour les carburants fossiles, et cela malgré que leur activité économique dépende largement du pétrole et du gaz naturel.

Comme les émissions de GES québécoises sont relativement faibles, très peu d’options s’offrent aux Québécois afin de réduire leurs émissions futures. Les domaines où les coupures d’émissions devront être effectuées, sont cependant ceux où les réductions seront les plus difficiles et coûteuses.

Le Québec a privilégié le système de plafonnement et d’échange (cap and trade) comme façon de négocier ses émissions de carbone. Mais ce faisant, il en a considérablement atténué l’efficacité en accordant des exemptions aux industries aux émissions les plus intenses.

Le Québec a opté pour le plafonnement et l’échange en croyant choisir ainsi pour son industrie une option meilleur marché que le système fédéral de la taxe de carbone. Si cela a été parfois vrai depuis 2007, le Québec doit satisfaire maintenant à des exigences fédérales qui font que le plafonnement et l’échange pour lequel il a opté, donne le même résultat que les taxes de carbone fédérales.

Le gouvernement québécois aime bien se présenter comme étant socialement « progressiste ». Par contre, de toutes les provinces, le Québec est certainement celle qui adopté l’attitude la plus régressive dans la redistribution des revenus du marché du carbone.

La réduction des émissions dans le transport routier des passagers est devenue cruciale si le Québec veut atteindre ses cibles de réduction d’ici 2030. La meilleure combinaison de mesures provinciales et fédérales à date que l’on puisse mettre en œuvre, ne produira cependant qu’une réduction de 5 Mt, bien en dessous de celle nécessaire pour atteindre les cibles.

Les prévisions gouvernementales fédérales d’émissions industrielles de GES montrent une augmentation et non une décroissance pour 2030. Bien qu’au Québec les mesures provinciales mènent à des réductions d’émissions grâce à une meilleure efficacité, elles ne seront pas suffisantes pour atteindre les cibles. Des réductions industrielles plus importantes nécessiteraient des choix politiques que le Québec s’est montré à date très réticent à faire.

Si la tendance se maintient, il est très peu probable que le Québec réduise suffisamment ses émissions pour atteindre ses cibles de 2030. Malgré cela, ses cibles pour 2050 sont encore plus illusoires.