Par Grégoire Canlorbe, Vice Président du Parti National-Libéral © 2018
« L’accord de la COP 21 de Paris n’a pas été signé pour sauver la planète et pour éviter que nous ne rôtissions avec une augmentation de température imaginaire de +2°C. Derrière toute cette mascarade se cache, comme toujours, le visage hideux du pouvoir, de la cupidité, et du profit : tous les industriels qui sont favorables à cet engagement, qui va ruiner l’Europe et appauvrir immensément ses citoyens, le font pour la bonne raison qu’ils y trouvent une source de revenus énorme et facile. Quant aux ONG, lorsqu’elles ne sont pas simplement motivées par la cupidité, leur mobile tient en une idéologie résolument malthusienne : revenir à une population mondiale très petite, de l’ordre de quelques centaines de millions d’individus ; et pour ce faire, appauvrir le monde, supprimer les énergies fossiles, et faire en sorte d’augmenter le nombre de décès. »
Professeur István Markó (1956 – 2017)
L’homme de Davos éminent qu’est Emmanuel Macron ne professe pas seulement sa foi dans le cosmopolitisme – à savoir, le refus des nations souveraines, ainsi que des différences génétiques et culturelles (entre les hommes), et des frontières morales (dans le cœur humain).[1] L’activisme climatique, qui lutte pour la baisse des émissions humaines de gaz carbonique – au nom du réchauffement supposément causé par ces mêmes émissions – occupe une place essentielle dans le credo de l’actuel Président français, lequel n’hésite pas à défier Trump sur ce terrain. Qu’il s’agisse de l’activisme climatique ou du cosmopolitisme, les conceptions prônées par Macron se situent dans la droite lignée de la superclasse mondiale dont il est l’émissaire.
Par « superclasse mondiale », expression que nous devons à Samuel Huntington, et qui doit sa popularité au commentateur politique David Rothkopf (qui l’a reprise à son compte), il faut entendre un réseau transnational de personnes déracinées et dénationalisées, dont la gestation remonte au moins au début du XXème siècle et dont la constitution s’est accélérée avec la chute du bloc soviétique. Parmi ses membres, la superclasse mondiale compte tout aussi bien des financiers, et les dirigeants des diverses institutions internationales, que des cadres et chefs d’entreprise, des écrivains, des professeurs d’université, des patrons d’ONG, ou encore des vedettes du cinéma. À titre plus ou moins officieux, le cosmopolitisme constitue l’idéologie par excellence de la superclasse mondiale, mais il est loin d’épuiser l’essentiel de sa vision du monde : l’activisme climatique, dont nous verrons qu’il a partie liée avec le néo-malthusianisme – et avec ce que l’on pourrait appeler le culte de Gaïa – est tout aussi bien ancré parmi les membres de la superclasse mondiale.
Nous entendons montrer, ici, que l’activisme climatique, dont il est fâcheux de constater qu’il est très largement endossé, en France, parmi les hommes et femmes (qui se disent) de droite, n’a pas sa place dans un programme de droite digne de ce nom. Autrement dit, nous entendons montrer que la droite doit endosser le climato-réalisme, ce par quoi nous désignons une posture qui reconnaît bien volontiers que les conditions climatiques n’ont jamais été stables mais perpétuellement variables, et tient pour hautement improbable la responsabilité de l’être humain dans le réchauffement « contemporain » [2] ; qui, sans nier la nécessité de préserver l’environnement, voit le CO2 comme un bienfait, et non comme un polluant ; qui, sans perdre de vue les dégâts occasionnellement causés par l’industrie moderne, encourage l’exploitation des ressources fossiles et du nucléaire, et suspecte un complot néo-malthusien d’être à l’œuvre derrière les appels à la sortie hors du nucléaire et du charbon. À cette condition qu’elle épouse le climato-réalisme, la droite mènera une résistance authentique à Emmanuel Macron – et, par extension, à la superclasse mondiale qui l’a mandaté.
La thèse du réchauffement climatique d’origine anthropique, qui fonde l’activisme climatique, soutient que les émissions de gaz carbonique ont augmenté depuis la Révolution Industrielle, et qu’elles ont engendré un réchauffement de la température globale qui est préoccupant pour la planète et l’humanité.[1] Le plus souvent, cette thèse s’inscrit dans une plus large vision de l’homme et de la Nature, que l’on pourrait appeler la doctrine (ou philosophie) de Gaïa ; cette vision est celle de l’être humain comme une entité étrangère à la Nature, et de l’industrie et de l’agriculture modernes comme une activité parasitaire qui vide la Nature de son sang. Cette vision est aussi celle de la Nature comme une mère protectrice et bienveillante, qui ne ferait jamais le moindre mal à ses enfants, et que l’être humain se permet, en retour, de malmener éhontement avec son exploitation des ressources minérales et agricoles, son action sur le climat, ou encore son développement démographique (qui pèse sur les ressources).[2]
La vérité sur le gaz carbonique
Que les émissions de gaz carbonique aient augmenté depuis le début du XIXème siècle, et que le gaz carbonique ait un effet de serre, cela est avéré ; en revanche, il est pour le moins douteux que ces émissions soient le facteur déterminant du réchauffement, dans la mesure où l’effet de serre du CO2 est tout à fait mineur. En plus de représenter seulement 0.04% de la composition de l’air, le CO2 exerce un effet de serre dont la valeur est de 1 : à titre de comparaison, la vapeur d’eau, qui exerce un effet de serre dix fois plus puissant, représente 2% de la composition de l’air. En ce qui concerne la température enregistrée depuis la fin du Petit Âge glaciaire, et donc la fin du XIXème siècle, il y a effectivement hausse, mais l’augmentation en question est seulement de 0.8 degré centigrade. Dès lors, il n’est pas seulement improbable que les émissions humaines du CO2 soient en cause dans le réchauffement : il est tout simplement faux, du reste, que le réchauffement en question ait grimpé à un niveau alarmant.
Le mauvais procès intenté au CO2 ne s’arrête pas là. Dans sa dénonciation de l’industrie, l’écologisme dur – une autre manière de désigner la doctrine de Gaïa – n’est jamais aussi véhément, et aussi aberrant, que lorsqu’il incrimine le gaz carbonique comme un polluant pour la planète. Bien loin de nuire à la Nature, les émissions humaines de gaz carbonique concourent à rendre la planète plus verte, et ce, pour la bonne raison que le CO2 est la nourriture élémentaire des plantes. C’est ainsi qu’en dépit de la déforestation, et à la faveur de la concentration croissante du CO2 dans l’air, la planète a verdi d’environ 20% sur les trente dernière années. L’harmonie avec laquelle le CO2 anthropique s’insère dans les cycles de la Nature est d’autant plus grande que le « poumon de la Terre », autrement dit le phytoplancton – qui produit 70% de l’oxygène présent dans l’atmosphère – assoit également son alimentation sur le gaz carbonique.
La végétation, par photosynthèse, transforme le CO2 de l’air, l’eau des sols, et la lumière du soleil en de la matière organique dévorée par les herbivores, les omnivores, les insectes, et nombre de bactéries et de champignons. Plusieurs études, ont, en exploitant des observations de natures fort diverses, trouvé une augmentation de 30% de la productivité de la végétation pendant le XXème siècle ; cette croissance correspond à la nourriture de presque un quart de tous les êtres vivant aujourd’hui sur Terre, immense bienfait d’une plus grande teneur de l’air en gaz carbonique, et de températures très légèrement moins froides, depuis le début, vers 1860 – 1900, de la sortie du Petit Âge glaciaire, qui aura duré de 1300 à 1860 et provoqué en Europe comme en Chine un grand nombre de famines et de détresses bien documentées par les archives écrites de ces pays.
Il est bon de garder à l’esprit qu’en dépit de l’affirmation si souvent répétée, comme quoi le taux de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevé, le taux en question est, en réalité, extraordinairement bas par rapport aux valeurs de l’ordre de 7000, 8000, 9000 ppm qu’il atteignait il y a des centaines de millions d’années. Le Crétacé, le Jurassique, ou le Trias – périodes au cours desquelles les plantes atteignaient des hauteurs, et affichaient des niveaux de santé, sans comparaison avec la période présente – s’apparentent à l’âge d’or du monde végétal ; et la croisade des partisans de l’écologisme dur pour obtenir la diminution du taux du CO2 actuel, qui n’excède guère 400 ppm, pourrait bien aboutir à un âge des ténèbres pour la végétation. Les ingénieurs qui travaillent dans les serres savent fort bien que les plantes sont plus épanouies, et plus résistantes, en présence d’un taux de CO2 accru ; et qu’inversement, un taux de CO2 décroissant leur est très préjudiciable.
En définitive, le cumul des émissions de dioxyde de carbone venant des combustibles pétrole, charbon, gaz naturel et des cimenteries, depuis 1751, ne fait que un pour cent du carbone qui circule naturellement entre les océans, l’atmosphère et la végétation et les sols. De l’aveu même du GIEC (figure 6-1 page 471 du rapport AR5 WG1 de 2013) un cinquième du dioxyde de carbone de l’atmosphère est, chaque année, absorbé par la végétation et par les océans des moyennes et hautes latitudes dont la surface est relativement froide. Le dioxyde de carbone venant de l’emploi de pétrole, charbon, gaz naturel, et de la production de ciment, ne représente qu’une petite fraction (5% à 6% en 2017) du dioxyde de carbone, qui chaque année entre dans l’atmosphère et vient essentiellement (à presque 95%) du dégazage des océans – surtout la zone entre les Tropiques – et du dégazage des sols où pourrit la matière végétale morte. Ces 5% ou 6% sont fort bien vérifiés par les mesures des quantités des deux isotopes 13 et 12 du carbone de l’air, mesures faites en routine depuis plus de quarante ans.
La vérité sur la planète
Certes, les partisans de l’activisme climatique, qu’ils soient, ou non, des « hommes de Davos » – expression consacrée pour désigner, par synecdoque, les membres de la superclasse mondiale – ne se limitent pas à incriminer le CO2 comme un polluant, et comme le facteur décisif du réchauffement. Ils se représentent l’industrie humaine – plus particulièrement, le charbon et le nucléaire – comme un vampire qui suce la malheureuse planète jusqu’à la moelle ; invoquent l’épuisement inéluctable des ressources, pillées sans vergogne par cette même industrie ; pointent du doigt les extinctions dont l’homme s’est rendu coupable avec son empreinte sur l’environnement.
En ce qui concerne l’impact délétère des émissions humaines de CO2, on se figure couramment les faits suivants comme autant de preuves que le prétendu réchauffement lié aux émissions humaines du gaz carbonique saccage la Nature : le niveau des mers et des océans monterait année après année, engloutissant des îles entières, tandis que le niveau des glaciers et des calottes polaires diminuerait ; du reste, les températures enregistreraient une augmentation graduelle, tandis que la fréquence des intempéries et la superficie des sécheresses atteindraient, elles aussi, des niveaux de plus en plus élevés.
Encore une fois, le CO2 a, dans la troposphère, un effet radiatif complètement négligeable par rapport à celui de la vapeur d’eau ; et comme sa teneur dans l’air est aussi une conséquence des températures qui modulent le dégazage de l’océan, la responsabilité du CO2 dans le réchauffement est d’autant plus improbable. Il y a certes une hausse de la température enregistrée depuis la fin du Petit Âge glaciaire (qui s’étend approximativement du début du XIVème à la fin du XIXème siècle) ; et plus précisément, une augmentation des températures aux hautes et moyennes latitudes avec un maximum dans les années 1940, puis un refroidissement jusque vers 1975, et un nouveau plateau depuis 2000. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ampleur de la hausse en question est tout à fait modeste : en fait, le chiffre souvent avancé de 0.8 degré centigrade doit être pris avec précaution, étant donné que les changements sont bien plus marqués aux hautes latitudes qu’en zone tropicale.
Le niveau des mers monte effectivement ; mais, comme le montrent des centaines de marégraphes, d’environ 1 mm/an à 3 mm/an selon les mouvements du sol qui les porte : à titre de comparaison, une tempête amène des variations de un à plusieurs mètres en quelques heures. Dans l’extrême majorité des cas, la montée des eaux n’a donc rien à voir avec les engloutissements qui frappent ci et là (et qui sont le plus souvent dus à un classique effet d’érosion).
Pour les glaces, il faut distinguer les banquises dont la surface maximale à la fin de l’hiver, et l’épaisseur, varient d’année en année avec curieusement des fluctuations de sens opposés en Arctique et en Antarctique ; les calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland, qui semblent continuer à épaissir, les chutes de neige compensant l’écoulement des glaciers ou fleuves de glace qui, à la périphérie de la calotte, amènent la glace à la mer ; et certains glaciers arctiques qui, ces dernières décennies, ont perdu de leur volume. En moyenne, cela fait plus de dix ans que le niveau de la glace, en Arctique, n’a pas diminué ; et ironiquement, comme le rappelle Willie Soon, astrophysicien de Harvard, c’est de moins de glace, et non de davantage, que les ours polaires ont besoin pour leur survie.[3]
Il est tout aussi chimérique que les événements extrêmes, en incluant les tornades et les intempéries, soient en augmentation : Richard Lindzen, physicien du MIT spécialiste de l’atmosphère, rappelle que la diminution du différentiel de température entre les hautes latitudes de l’hémisphère nord et la zone entre les Tropiques ne peut que réduire la force de la circulation atmosphérique et donc la fréquence des événements extrêmes. Quant aux déserts, ils sont également en récession depuis vingt ans, comme les plantes, en vertu du taux de CO2 accru dans l’atmosphère, ont moins besoin d’eau, et peuvent donc davantage prospérer en milieu désertique.
En définitive, il y a sans doute bien des accidents météorologiques ou industriels dont la planète se passerait volontiers : cependant, la hausse de la température semble fort naturelle, et son ampleur n’est pas du tout anormale. La montée du niveau des eaux n’est guère préoccupante, elle non plus : ce sont les grandes tempêtes qui, tous les dix ou cent ans, causent des dégâts ; tout simplement, les calottes du Groenland et de l’Antarctique épaississent, et l’état des banquises n’a pas d’effet sur le niveau des mers. Quant à la fréquence et la gravité des événements extrêmes, elles diminuent, ainsi que l’étendue des déserts dans le monde. Le CO2 n’est pas un poison, il est même la nourriture essentielle des plantes ; et comme le résume éloquemment Lindzen, « ce que les historiens se demanderont définitivement dans les siècles à venir est comment une logique profondément entachée par une propagande perspicace a permis à une coalition d’intérêts particuliers puissants de convaincre presque tout le monde que le CO2 de l’industrie humaine était une toxine destructrice de la planète. »
Certes, on ne saurait nier la réalité de la pollution, que celle-ci soit liée, ou non, à l’industrie : le vortex de déchets plastiques du Pacifique nord témoigne de l’ampleur de la pollution que l’homme est capable d’engendrer. Cependant, il ne va pas de soi de présenter l’être humain, et a fortiori son industrie, comme nécessairement polluants – et donc, nécessairement toxiques pour l’environnement – ; et ce, d’autant que le traitement de la pollution industrielle s’améliore jour après jour. Que l’on songe à l’air de Pékin, dont la toxicité a considérablement diminué, et est désormais sans commune mesure avec le smog qui régnait naguère à Londres. La tour de purification de l’air, de la taille d’un gratte-ciel, que la Chine expérimente à Xi’an témoigne du soin que l’homme est capable de porter à la Création qui est laissée entre ses mains. Par rapport à la pollution associée au nucléaire, souvenons-nous que personne n’est mort des suites de l’accident nucléaire survenu à Fukushima.
En ce qui concerne les ressources du globe, les conceptions néo-malthusiennes s’articulent autour de la conviction que, si la croissance économique a excédé la croissance démographique à partir de la Révolution Industrielle, permettant dès lors la propulsion de la croissance démographique, cette situation non seulement n’est pas durable, mais va culminer dans l’épuisement des ressources – en incluant les ressources alimentaires. Nous reviendrons un peu plus loin à ce sujet. En attendant, il est bon de noter que le pic pétrolier est sans cesse repoussé, alors même que les partisans de l’écologisme dur n’ont de cesse de le décrire comme imminent. Selon la formule du regretté István Markó, « ceux qui colportent l’idée que le caractère fini des ressources [fossiles] rend impossible une croissance infinie, font l’impasse sur la capacité de l’être humain à innover dans sa technologie, à enrichir sa connaissance de la Nature, et à actualiser ses stratégies d’extraction. »
Les extinctions sont un phénomène indéniable : c’est ainsi que sur les 600 dernières années, ce sont environ 800 espèces qui ont disparu ; mais il est tout à fait faux que seul l’homme soit en cause dans les extinctions. Dans la grande majorité des cas, les espèces qui ont disparu, ou sont mises en péril, doivent leur extinction à la Nature elle-même : avec l’arrivée d’espèces invasives ou de parasites (virus, champignons, bactéries etc. ) nouveaux. S’il arrive à l’être humain d’exercer une empreinte délétère sur son environnement, et les espèces qu’il abrite, il est tout aussi vrai que la Nature n’est pas hospitalière par elle-même ; le confort de vie ne tombe pas du ciel, et c’est bien au prix de ses efforts pour rendre hospitalier son environnement que l’être humain a élevé sa condition. Comme le rappelle, encore une fois, István Markó, l’industrie moderne, pourtant honnie par l’écologisme dur, a joué un rôle décisif sur ce plan : « la victoire de la médecine, que l’on vante si souvent, n’aurait jamais pu voir le jour sans la chimie des ressources fossiles ; et ce sont bien les progrès chimiques et industriels en matière de pesticides, d’insecticides, et de fertilisants, qui nous ont permis de maîtriser notre environnement. »

Grégoire Canlorbe en compagnie de l’ancien Président tchèque Václav Klaus, fer de lance du national-libéralisme et du climato-réalisme – Paris, décembre 2017
Du souci de la biodiversité à la lutte contre le cosmopolitisme
En abordant avec une vue d’ensemble les discours en vogue sur la pollution, l’épuisement des ressources, le réchauffement, force est de constater qu’ils tournent autour de l’idée suivante : la Nature est bonne, mais l’homme est mauvais ; la Nature ne nuirait jamais à ses enfants, l’homme est le seul responsable des extinctions et autres catastrophes ; quoi qu’il entreprenne, l’homme est une créature maléfique dont l’empreinte sur la Nature est nécessairement novice, et au fond, l’homme est un intrus sur Terre. À cette manière d’envisager les rapports de l’homme avec la nature s’oppose la vision développée par Patrick Moore, co-fondateur et ancien dirigeant de Greenpeace – une organisation dont il devait certes se distancier, en raison de son profond désaccord avec l’écologisme dur finalement promu par Greenpeace.
« En tant qu’écologiste », déclare Moore, « je vois toute la vie comme un seul et même système sur la Terre. L’écologie concerne les interrelations entre toutes les différentes formes de vie, en incluant les humains bien sûr. Nous sommes venus de la nature, nous avons évolué à partir de la nature, ainsi que toutes les autres espèces. Voir l’humain comme séparé et, en quelque sorte, comme le seul animal maléfique, c’est ainsi qu’il est désormais projeté. » Si la droite, en France et ailleurs, veut fonder sa politique écologique sur une image de la Nature qui fonctionne, une conception saine et exacte de la Nature, elle doit endosser l’écologisme au sens de Patrick Moore – et, par extension, épouser le climato-réalisme. À cette condition, et à cette condition seulement, la droite se montrera un adversaire authentique de la superclasse mondiale, qui endosse non seulement le cosmopolitisme légitimant son existence, mais la philosophie de Gaïa fondant son activisme climatique (et comme nous le verrons, son néo-malthusianisme).
Un mot mérite d’être dit sur le panda, dont les stratégies de survie et de reproduction, instinctives, laissent songeur quant à la conception angélique de la Nature comme une mère soucieuse du sort de ses enfants. En plus de se nourrir exclusivement d’un certain type de bambou, dont la capacité énergétique varie au cours de l’année, et se montre très faible lors des chaleurs de la femelle, le panda est un animal solitaire, évitant ses congénères. Dès lors, la reproduction du panda est hautement hasardeuse ; et ce, non seulement parce que, pour un temps de fertilité pourtant très court (à savoir, de trois jours), le mâle et la femelle peinent à se rencontrer, mais parce que le mâle est généralement trop fatigué pour se livrer à une saillie (en raison de la faible qualité énergétique du bambou à ce moment de l’année). Mère Nature n’est pas plus bienveillante envers le panda qu’elle ne l’est envers l’être humain : elle n’étreint pas son enfant qu’est le panda, elle le condamne à l’extinction ; et c’est bel et bien l’être humain qui sauve le panda.
Que certaines espèces soient mortes par la faute de l’homme, et que celui-ci ait le devoir, non seulement de ne pas porter atteinte à la biodiversité, mais de secourir les espèces menacées, nous ne le nions certes pas. Nous nous risquerons même à soutenir que la préservation des espèces naturelles, a fortiori la protection des espèces en voie d’extinction – que leur disparition soit liée à l’action de l’être humain ou à la cruauté de Mère Nature en personne – est un but que nous devons poursuivre pour la même raison que le cosmopolitisme doit être combattu : les créatures vivantes, en incluant ces organismes sociaux que sont les nations et ethnies humaines, doivent survivre et s’épanouir dans la richesse de leurs natures respectives ; le foisonnement et la diversité de la vie doivent être reconnus, préservés, sanctifiés.
Du culte de Gaïa à la profession de foi néo-malthusienne
La superclasse mondiale, qui clame son attachement à la biodiversité,[1] promeut cependant une conception fausse et misanthropique de la Nature, ce à quoi elle associe une profession de foi cosmopolite qui rejette la diversité ethnoculturelle. Parce que le réchauffement passe pour une problématique globale, l’activisme climatique a partie liée avec l’idéal cosmopolite d’un gouvernement mondial qui supplanterait, enfin, les nations souveraines, dissoudrait les identités génétiques et culturelles, dissiperait les frontières politiques – qu’il s’agisse de promouvoir les flux humains ou les flux de marchandises. Cependant, cette alliance va au-delà du pragmatisme : les hommes de Davos ne sont pas moins sincères dans leur adhésion au culte de Gaïa qu’ils ne le sont dans leur vénération du dieu-Humanité – une humanité affranchie des subdivisions nationales, et des spécificités culturelles et génétiques.
En plus de la diabolisation du gaz carbonique, un aspect tout aussi décisif de la philosophie de Gaïa tient dans la croyance que la croissance économique contemporaine, qui a dépassé la croissance démographique, et a donc permis le bond en avant de la population mondiale, revient à une trahison envers Mère Nature : une trahison dont le prix à payer est la disparition inéluctable des ressources alimentaires (sous le poids de la croissance démographique). Activisme climatique, néo-malthusianisme, et cosmopolitisme sont donc des idéaux étroitement solidaires ; et l’on peut s’attendre à un agenda résolument néo-malthusien de la part du gouvernement mondial que la superclasse mondiale, qui agit sous le prétexte de la lutte contre le réchauffement anthropique, aspire à développer à partir de l’ONU.
Si l’écologisme dur culmine dans le rejet des énergies fossiles et du nucléaire, c’est, en premier lieu, parce que la croissance fondée sur le nucléaire et le charbon revient à une émancipation vis-à-vis de la Nature – une émancipation que le clergé de Gaïa assimile à une transgression et à un viol. Dans les termes de l’historien économique E.A. Wrigley, la Révolution Industrielle, en asseyant la croissance sur les énergies fossiles, a permis l’émergence d’un « monde qui ne suit plus le rythme du soleil et des saisons ; un monde dans lequel la fortune des hommes dépend largement de la façon dont il régule lui-même l’économie, et non des aléas du temps et des récoltes ; un monde dans lequel la pauvreté est devenue un état optionnel plutôt que le reflet du caractère nécessairement limité des pouvoirs productifs humains. » Tel est ce que Deepak Lal, économiste versé dans l’étude comparée des civilisations, a appelé la « croissance prométhéenne », par opposition à la simple « croissance smithienne », qui consiste à accroître l’étendue de la division du travail.
Dans une large mesure, l’horizon de l’écologisme dur, pensons-nous, est de revenir à une croissance traditionnelle, donc smithienne, fondée sur la division du travail et associée à une économie de type organique (ou économie agraire) – une croissance bornée par la superficie des terres cultivées et soutenue par le contrôle des naissances. Une version plus modérée, plus pragmatique, de ce programme promeut certes la sortie hors du nucléaire et du charbon, donc l’évacuation de la croissance prométhéenne (au profit du retour à une croissance smithienne) ; mais professe une voie intermédiaire entre le retour à une économie agraire stricto sensu et la poursuite dans la voie des énergies fossiles et du nucléaire. Cette voie intermédiaire tient dans le développement des énergies dites intermittentes – à savoir, l’énergie solaire, l’énergie marémotrice, et l’énergie éolienne. Dans le fond, cela revient au même : le retour à une économie liée servilement aux aléas du soleil, du vent, et des marées – et à une croissance qui ne dépende donc plus de la manière dont l’homme domestique la Nature, une croissance dont le seul espoir réside dans l’extension de la division du travail.[2]
En accord avec sa culpabilisation de l’industrie moderne, l’écologisme dur rejette également la croissance prométhéenne pour des raisons proprement néo-malthusiennes. Le néo-malthusianisme tient dans la conviction que l’actuelle croissance démographique, qui s’est vue propulsée par la Révolution Industrielle, et a donc été dépassée par la croissance économique, va inéluctablement engendrer la disparition des ressources alimentaires – et donc, une famine de masse. Dans l’espoir de prévenir cette issue catastrophique pour l’humain et la planète, les hommes de Davos, qui sacrifient à Gaïa, sont prêts à sacrifier le développement économique et démographique – et donc, à appauvrir le monde et augmenter le nombre de décès. À ce titre, la lutte contre les émissions humaines de gaz carbonique ne répond pas seulement à l’objectif de sauver le climat : elle s’inscrit dans une lutte plus fondamentale contre les industries (à savoir, le charbon et le nucléaire) qui ont permis l’explosion démographique de l’humanité.
Pourquoi la France devra mener la résistance contre l’activisme climatique
En remède aux conjectures toxiques dont la superclasse mondiale est coutumière, il est également bon de lire Patrick Moore sur le néo-malthusianisme. Même si, comme Moore nous le rappelle, Malthus, en son temps, prédisait avec une logique implacable que la famine de masse était inéluctable, compte tenu du caractère linéaire de la production alimentaire, et du caractère exponentiel de la croissance de la population, « la vérité est que cela s’est désormais inversé ». De nos jours, la croissance de la population « s’essouffle en termes d’une courbe exponentielle » ; en revanche, « la production alimentaire est devenue exponentielle dans sa capacité à nourrir toute la population mondiale », ce qui discrédite définitivement le messianisme criminel des hommes de Davos, pour qui seule la réduction de la population – via le renoncement à la croissance prométhéenne – pourra permettre la préservation des ressources alimentaires, et la survie de l’humanité.
En définitive, telles sont, selon nous, les trois raisons pour lesquelles une France fièrement droitière devra mener la résistance contre l’activisme climatique. De un, le prétendu réchauffement climatique d’origine anthropique, dont nous avons vu qu’il est loin d’être établi, passe pour une problématique globale ; et à ce titre, tient lieu de cheval de Troie pour la superclasse mondiale : promouvoir la réduction des émissions humaines du gaz carbonique revient très précisément à un prétexte pour promouvoir le développement d’un gouvernement global à partir de l’ONU.
De deux, le CO2 est loin d’être un poison, et tient même lieu, comme nous l’avons vu, de nourriture fondamentale des plantes (et des espèces du phytoplancton). La France étant un jardin, elle doit devenir le jardin d’Éden des idéaux droitiers – liberté, territoire, et aristocratie – ; et pour ce faire, les émissions du CO2 devront être vivement encouragées. La France, fer de lance d’un monde plus libre, mais aussi plus vert, plus territorial, plus aristocratique – un monde plus beau, en somme !
De trois, la lutte contre le réchauffement climatique dissimule une lutte plus fondamentale contre ce que nous avons appelé, faisant nôtre la formule de Deepak Lal, la « croissance prométhéenne » : à savoir, la croissance assise sur les ressources fossiles et le nucléaire, celle qui domestique la Nature, et qui ne requiert plus le contrôle de la population pour ajuster la démographie à la limite des terres cultivables. L’activisme climatique est un génocide par désindustrialisation : motivé par une idéologie néo-malthusienne (qui ne tient pas compte des progrès de l’agriculture, devenus exponentiels, et du caractère désormais linéaire de la croissance démographique), il entend réduire la population mondiale en la privant de l’exploitation des énergies fossiles et du nucléaire. En menant la résistance contre l’activisme climatique, la France mènera la résistance contre les velléités génocidaires de la superclasse mondiale.[3]
L’auteur de l’article, M. Grégoire Canlorbe, est Vice Président du Parti National-Libéral, fondé et présidé par M. Henry de Lesquen. Grégoire Canlorbe est aussi sympathisant de l’Association des Climato-réalistes – la seule organisation climato-réaliste en France.
Cet article est dédié à la mémoire du Professeur István Markó, qui avait accordé sa toute dernière entrevue à Grégoire Canlorbe (relatée sur Breitbart News Network). L’auteur tient à remercier, du reste, M. Camille Veyres, expert scientifique sur le climat ; M. Deepak Lal, économiste, et ancien Président de la Société du Mont Pèlerin ; M. Patrick Moore, co-fondateur et ancien Président de Greenpeace ; M. Václav Klaus, ancien Président tchèque, et fer de lance du national-libéralisme climato-réaliste ; M. Willie Soon, astrophysicien de Harvard ; et M. Richard Lindzen, physicien du MIT spécialiste de l’atmosphère, pour les précieuses discussions qui ont nourri cet article.
[1] La « Décennie des Nations unies pour la biodiversité » (2011-2020) témoigne de l’importance du thème de la biodiversité pour l’ONU – et plus fondamentalement, la superclasse mondiale. Néanmoins, la biodiversité qu’il s’agit ici de préserver est toute relative : ainsi ne s’étend-elle pas à la diversité ethnoculturelle, alors même qu’il y a toute légitimité à inclure parmi les êtres vivants les ethnies et nations humaines, qui sont à proprement parler des organismes sociaux (ou super-organismes).
[2] Parmi les partisans de l’écologisme dur, d’aucuns vont encore plus loin : en rejetant non seulement la croissance prométhéenne, donc l’industrie moderne, mais la division internationale du travail qu’appelle la croissance smithienne. Produire « localement » est supposé permettre une moindre émission des taux de CO2, d’où le rejet de la mondialisation capitaliste par cette version extrême de la doctrine de Gaia. Cela dit, la superclasse mondiale, qui encourage la mondialisation au nom du cosmopolitisme, ne peut pas rejeter la croissance smithienne – et la division du travail internationale qu’elle implique.
[3] Trois génocides se jouent en Europe de l’Ouest. Un génocide par substitution – le remplacement des populations indigènes par les allogènes arrivant en masse. Un génocide par désindustrialisation – le démantèlement du nucléaire et des industries fossiles au profit de l’appauvrissement de la population (et de l’augmentation du nombre de décès). Et un génocide par malnutrition – la prolifération du cancer en raison du sucre qui a envahi l’alimentation.
[1] Plus précisément, la thèse du réchauffement anthropique soutient que les émissions humaines de CO2 ont engendré un réchauffement d’une fraction de degré Celsius d’une quantité inobservable, appelée température moyenne globale, et que dans trente ou quarante ans, il y aura un accroissement de cette température qui sera préoccupant pour l’humain et la planète.
[2] Le prétendu consensus scientifique sur le rôle décisif des émissions humaines du CO2 dans le réchauffement – et sur le caractère préoccupant, anormalement élevé, de ce même réchauffement – n’existe pas. Il y a bel et bien consensus, mais ce consensus est « idéologique » et religieux : il est motivé par la religion de Gaïa, et non par des considérations logico-expérimentales. L’on peut dire la même chose du prétendu consensus scientifique sur la non-existence des races humaines : la science n’est aucunement unanime sur le sujet, et les scientifiques qui prétendent le contraire le font en tant que religieux, non en tant que savants. En l’occurrence, c’est la religion du cosmopolitisme qui les pousse à mentir.
[3] Dans les termes de Willie Soon, « Les ours polaires ont besoin de moins de glace de mer pour être bien nourris et se reproduire. Pourquoi ? Pensez-y une minute : les ours polaires mangent beaucoup. Toute grande colonie aura besoin de beaucoup de nourriture. Le régime de base des ours est la graisse de phoque. Mais les phoques sont très loin dans la chaîne alimentaire. Un écosystème entièrement fonctionnel et sain est donc nécessaire. Et cela signifie que les océans doivent être suffisamment chauds pour soutenir les maillons inférieurs dans la chaîne alimentaire, du plancton jusqu’aux phoques. »
[1] Rejeter le cosmopolitisme ne signifie pas rejeter le libre-échange, le capitalisme mondialisé, ou le « dialogue culturel » entre les nations. Le cosmopolitisme attaque les nations et leurs frontières, appelle à dissoudre les identités raciales et culturelles, prêche le relativisme moral : rejeter le cosmopolitisme signifie rejeter ce programme mortifère, et non refuser la mondialisation.
[2] Le réchauffement prétendument contemporain est observé de 1975 à 1997, mais ni avant (refroidissement de 1945 à 1975), ni après (stagnation des températures de 1999 à 2015).
Décembre 2021. Depuis de nombreuses années déjà, Grégoire Canlorbe est désormais totalement retiré de la politique et n’a plus aucune responsabilité dans aucun parti politique. Ses idées aussi ont beaucoup évolué depuis cet article, auquel il ne souscrit plus.
December 2021. Since many years, already, Grégoire Canlorbe is now totally retired from politics and no longer has any responsibility in any political party. His ideas also have much evolved since this article, which he doesn’t endorse anymore.
Je m’appelle Arthur, je suis professeur de biologie et de sciences, je suis brésilien. L’alarmisme climatique est répandu dans les médias et les manuels scolaires. Les scientifiques opposés au réchauffement anthropique n’ont pas beaucoup de place pour exposer leurs idées. Mais nous sommes dans la lutte pour démasquer cette fraude.
I hope not allcommunocations will now be on French.
No. We know there is a large French speaking audience globally and we follow the work of various European scientists and commentators. We are simply trying to serve part of that market with a few items here and there. We try to offer translations in both languages – not always possible on our small budget. 🙂 Thanks for asking about this, though. We also have a bilingual plain language website – http://www.climatechange101.ca which also has a bilingual twitter feed.